Pilon à sucre en quartz (cristal de roche) donné au duc d'Havré "par le roi".

Longueur : 16,5 cm, diamètre : 1,5 cm., monogrammé "J.A." vers le haut.

Sous étui ad hoc en maroq. rouge de l'ép., doublé de papier bleu.

Il s'agit vraisemblablement de Joseph Anne Maximilien de Croÿ, duc d'Havré (Paris 1744-1839 Château d'Havré, Mons), militaire et homme politique. "Pendant la Révolution française, il fut chargé par Louis XVI et par les princes, ses frères, d'une mission particulière près la cour d'Espagne. Il resta à Madrid comme représentant de Louis XVIII, jusqu'à l'époque où l'alliance de cette cour avec la République française le força de quitter cette capitale. Il semble qu'il ne fut pas à la hauteur d'une telle mission" (Wikipedia). L'objet est accompagné d'une note ms. sur papier vélin (utilisé à la toute fin du XVIIIe et surtout à partir du XIXe s.) : "plaisanteri du roy// pilon/ de crystal/ de roche/ donné par le roi/ à Mr le duc dhavré/ pour piler le sucre/ pr son/ Café// Nr 15". Ce cadeau est présenté comme une "plaisanterie", qui doit être pris selon le sens "chose dite ou faite pour réjouir, pour divertir, pour faire rire".  Au 18e s. et au 19e s. encore, on utilisait des pains de sucre qui étaient cassés à l’aide d’un marteau. On passait ensuite les morceaux au pilon si on voulait réduire le sucre finement. Le mot qui accompagne l’objet précise bien que c’est pour piler le sucre à destination du café. On devine ici une inclination du duc pour le café qui n’a probablement pas échappé au roi. Le café est bu en Europe depuis le milieu du XVIIe siècle et est d’ailleurs un des principaux responsables de la grande augmentation de la consommation de sucre de canne au XVIIIe siècle. Réf. Nous remercions Pierre Leclercq, historien de l'alimentation et conférencier (https://petitlancelot.be), pour l'aide apportée à la rédaction de cette notice.