Live auction - Lot 176

"Folies épistolaires". 57 lettres autographes et illustrées d'aquarelles humoristiques à la baronne ou au baron de Rasse.

Subject: [Archives Baronne de Rasse]

PAILLET, Léon

€ 800 / 1.000

Live bidding (Drouot*) Live bidding (Invaluable*)

Bidding is closed


Lot description

1851-1854

Généralement in-12, du court billet à la lettre de 3 pages. Certaines lettres à l'en-tête du journal "La Patrie", 2 datées de Bruxelles.

Collées par les coins sur 51 ff. dans un album in-4 obl., 25 x 36 cm, demi-chagrin noir de l'époque, plats de percaline noire avec le plat sup. titré or comme supra, dos lisse muet.

Léon Paillet († 1854) était un auteur dramatique, essentiellement vaudevilliste, un journaliste et "le plus habile chasseur de canards [fausses nouvelles] de l'époque" (Brisson et Ribeyre). Caricaturiste comparé en son temps à Nadar, Cham et Carjat (id.), il fut un épistolier abondant qui émaillait ses lettres de dessins et caricatures (techniques diverses, encre, crayons de couleurs, aquarelle...). On connaît de sa main un autre album de 47 lettres illustrées au musicien irlandais Joseph O'Kelly (Pierre Bergé, Paris, 16/12/2016, n. 150) ainsi qu'un album de portraits-charges, fort à la mode à l'époque ; la BnF conserve aussi une correspondance de 9 lettres illustrées au vicomte de Saint Julien et un portrait-charge de Paillet par Nadar.
La correspondance, qui compte aussi quelques lettres au baron, est adressée à la baronne Caroline-Jeanne de Rasse (Brest 1817 - Paris 1870), née Bersolle, épouse en mai 1839 du chevalier (1843) et baron (1846) Jules de Rasse (1808-1883), originaire de Tournai (Belgique) ; après la révolution de 1830 et l’indépendance de la Belgique, il fut attaché et secrétaire de la légation belge à Paris, devint commissaire royal de l’arrondissement de Tournai, puis membre de la Chambre des représentants.
Mme de Rasse étant une collectionneuse d'autographes, Léon Paillet s'institue son fournisseur (cf. lettre du 14/4/1851, volante, non illustrée, dans laquelle il liste à son intention une série de pièces, voir aussi lettre du 9/4/51, illustrée, dans laquelle il réitère son offre et demande à être reçu dans ses soirées ("J'ai l'honneur de vous avertir, que je suis de première force sur les danses nationales et étrangères").
Toutefois, notre ensemble est presque exclusivement consacré aux "poulets" ou missives de Léon Paillet, réunies dans un album commandé spécialement par la baronne (cf. lettres du 18/3 et du 25/3/1853). Il s'ouvre sur une lettre-préface datée du 20/3/1853 dans laquelle l'auteur introduit l'album, se représente en bouffon et se qualifie de "[...] fou, un décousu, un calambredainier, un
fabricatore de lazzis, de coqs à l'âne. Ah Madame, que sur vous retombent les conséquences de la triste opinion que l'on aura d'un redacteur de la Patrie (journal du soir) car vous le voulutes". Viennent ensuite les lettres, approximativement classées par ordre chronologique, toutes illustrées de manière fort amusante et comportant parfois plusieurs croquis formant une historiette ; Paillet s'y représente souvent sous la forme d'un chat ou d'une grenouille. Circonspect au début, il se détend bien vite pour devenir drolatique et blagueur, sa correspondante appréciant visiblement ses lettres et semblant lui répondre sur le même ton. Il accumule les expressions imagées et fantaisistes ("J'étais triste comme le chat d'un socialiste", ses vers sont des "asticots"...), les calembours, jeux de mots et "private jokes", la qualifiant régulièrement d'"agaçante", inventant des suscriptions variées et facétieuses ou dessinant son nom sous forme de rébus et surnommant son mari "le varon". Il donne des nouvelles d'amis communs (Braquenie, Buzine...), invente des canulars, s'invite à dîner, réclame des truffes, lui procure parfois des loges ou des entrées, la gourmande pour n'avoir pas classé ses lettres par strict ordre chronologique ("J'ai vu avec la douleur d'un breton qui va partir pour l'armée de la guerre !!! que vous aviez entassé ma correspondance folâtre, avec un dédain qui ne me fait pas honneur"). La dernière lettre est datée 8/6/1854 et annonce sa nouvelle tragédie "Les aveugles de Bellevue !!!". Paillet fut l'une des 143 000 victimes de l'épidémie de choléra qui toucha la France en 1854.
L'album contient aussi un billet autographe non signé du peintre Eugène Delacroix, 1/2 page sur 1 feuillet gr. in-4°, daté 11 juin 1852, accompagné dans la partie inf. d'un mot illustré par Léon Paillet. Concerne la décoration par Chassériau de l'hémicycle de l'église Saint-Philippe du Roule. Paillet a malicieusement orné le billet d'un dessin figurant "Un Lion de l'Atlas avec perruque à la Louis XIV", allusion à l'un des sujets favoris de Delacroix. - Neuf lettres autographes signées et illustrées par le romancier, poète et dramaturge Roger de Beauvoir (1817-1866), célèbre dans Paris par son esprit, sa beauté et son genre de vie aventureux. Probablement offertes par Paillet à la baronne dans le cadre de sa chasse aux autographes, dont une à deux mains par Paillet et Beauvoir, illustrée par Beauvoir d'une caricature dans laquelle on peut reconnaître Victor Hugo.
Avec 7 pièces volantes : 2 par Paillet à la baronne de Rasse, 1 par le même à Paul Foucher (beau-frère de Victor Hugo) avec réponse de celui-ci sur le même papier, 1 bout-rimé par Paillet et Beauvoir, 1 par Beauvoir et 2 par Beauvoir (?).
Réf. Brisson & Ribeyre, Les grands journaux de France (on line).
Prov. Baronne Caroline de Rasse.

Live bidding

Bidding is closed


Lot 176

"Folies épistolaires". 57 lettres autographes et illustrées d'aquarelles humoristiques à la baronne ou au baron de Rasse.

PAILLET, Léon

Please log in to bid
create an account here .
Log in
© Arenberg Auctions 2024 – Webdesign Webit
Voorwaarden | Privacy Policy | Cookiebeleid